Olivier Chastel, Secrétaire d'état aux Affaires européennes, représentant
le Premier ministre
Ce n'était pas l'affluence des grands jours, hier, au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, pour le vernissage de l'étourdissante exposition du Greco, dans le cadre de la Présidence espagnole de l'Union Européenne.
Après une courte introduction, le vicomte Étienne Davignon, président du Palais des Beaux-Arts, donna la parole au Secrétaire d'état aux Affaires européennes Olivier Chastel, représentant le Premier ministre Yves Leterme, retenu par les devoirs de sa charge. La Ministre espagnole de la Culture, Ángeles González-Sinde Reig (actrice, scénariste et cinéaste), souligna l'influence du Greco, non seulement sur l'école espagnole, mais également sur le modernisme.
Paul Dujardin, directeur général du Palais des Beaux-Arts, exprima sa gratitude aux diverses instances espagnoles qui permirent de réaliser cette exposition exceptionnelle: la Société d' État d'Action Culturelle Extérieure (SEACEX), le ministère des Affaires Etrangères, le Ministère de la Culture, la Junte de la région autonome de Castilla-Mancha et l'ambassade d'Espagne à Bruxelles.
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Pour Michel Seuphor (1901-1999), théoricien et historiographe de l'art abstrait, la confrontation avec la peinture du Greco fut aussi marquante que sa rencontre décisive avec Mondrian.
En 1927, Seuphor visite le Prado pour admirer les Velázques “et accessoirement les Greco”.
J'avais lu quelques petites choses sur ce dernier, des choses pas très flatteuses, comme quoi il aurait été fou, j'avais vu aussi des reproductions de ses œuvres, je le considérais comme un peintre mineur, avec un je-ne-sais-quoi de douteux qui ne me plaisait pas du tout. J'en avais surtout une idée trouble, moi qui aime les idées claires. Je suis donc passé dans la salle des Greco, au pas de course, pensais-je en y entrant... Mais je suis tombé en arrêt devant Le Baptême du Christ puis devant La Pentecôte, et je suis ressorti du Prado comme sur un nuage. Je n'étais plus moi-même. J'ai même dû m'asseoir sur un banc, où je suis resté longtemps. Je suis revenu plusieurs fois revoir tous ces tableaux, j'étais comme possédé! Extraordinaire! Une peinture que je n'avais jamais vue, avec ce relâchement du pinceau, cette touche qui semble flotter, alliée à une rigueur de composition, une force dans l'organisation du tableau. Sans oublier les coloris, qui chantaient.
[Michel SEUPHOR, Greco. Considérations sur sa vie et sur quelques unes de ses œuvres, Paris, Les Tendances nouvelles, 1931; Michel Seuphor, un siècle de libertés. Entretiens avec Alexandre Grenier, Paris, Hazan, 1996.]
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Soulignons enfin que l’ultime série d’Apôtres laissée par le Greco, d’une étonnante modernité, aux formes totalement libérées, aux éclats de couleurs extraordinaires, retrouvera, après le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, le Musée Greco de Tolède pour ne plus jamais en sortir...
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Parmi l'assistance: S.E. Carlos Gómez-Múgica Sanz, ambassadeur d'Espagne, Charo Otegui Pascual (président de la Sociedad Estatal para la Accion Cultural Exterior), Marie-Jeanne Dypréau, Henri-Floris Jespers (Fondation ça ira), Pruts Lantsoght, Thierry Neuhuys (Fondation ça ira), Robin de Salle (revue Connexion) et le peintre Jan Scheirs (Centre de Documentation & de Réévaluation).
El Expolio del Greco de la Sacristía de la Catedral de Toledo
Voir également le blog du 24 janvier.