À l’occasion de son 80ième anniversaire, Bob Mendes à été reçu par le bourgmestre Patrick Janssens à l’Hôtel de ville d’Anvers.

De gauche à droite: l'éditeur Wim Verheije, l'échevin Philip Heylen, Jenny et Bob Mendes, X, le bourgmestre Patrick Janssens. Photo: Kris Kenis (c) SABAM
Traduit en américain, en allemand, en espagnol, en japonais, en bulgare et en tchèque, Mendes occupe une place toute particulière dans le paysage du roman policier flamand. Fort prisé en Hollande, il sera par deux fois titulaire du Gulden Strop : en 1993 (Vergelding ; tr. américaine : Vengeance, 1995) et en 1997 (De kracht van het bloed ; trad. allemande : Die Kraft des Feuers, 2000).

En Flandre, Medeschuldig est couronné en 2004 par le Diamanten Kogel, le prix annuel dont le trophée est conçu par l'artiste conceptuel Wim Delvoye.
En 1995, après Hugo Claus, Cees Noteboom et Gerrit Kouwenaar, Bob Mendes enregistre, dans le cadre du projet World Literature on Tape, une lecture à la Library of Congress à Washington.
Deux romans de Mendes sont traduits en français. Un quart de siècle de passion et de vengeance, c’est ce que nous propose La Force du feu. Évoquant avec finesse les luttes d’influence qui déchirent le Moyen-Orient avant la chute du Shah d’Iran, Mendes déroule tous les fastes de la tragédie. Présenté comme thriller, il s’agit plutôt d’un passionnant roman de politique fiction de grande envergure, écrit avec maestria dans un style haletant et précis. Par l’étendue et la précision de sa documentation (notamment dans le domaine du zoroastrisme) et son sens architectonique de la construction, il s’apparente tout naturellement à des maîtres du genre tels que Ludlum, Clavell et surtout Forsyth, lequel a déjà fait appel à Mendes pour une anthologie américaine.
Les diamants du sang se déploie à un train d’enfer dans les milieux diamantaires, entre Anvers et l’Afrique du Sud. Une fois le livre refermé, mine de rien, on sait tout du diamant et des trafics dont il fait l’objet pour financer les guerres qui déchirent l’Afrique. On a également l’impression de connaître Anvers et Johannesburg comme si on y était né. Passionnant de bout en bout, porté par l’action, le suspense et un style plus maîtrisé que jamais, il est aussi nourri de personnages bien campés, attachants et à la psychologie finement observée, d’un humour très présent et de plusieurs intrigues croisées, dont deux grandes histoires d’amour.
Les traumatismes de la Seconde guerre mondiale, l’analyse des fonctionnements fascinants mais pervers du pouvoir et une implacable critique sociale constituent les thèmes sous-jacents de l’oeuvre de « ce maître flamand du thriller » (dixit Jacques Hermans dans La Libre Belgique), auquel Henri-Floris Jespers a consacré un essai.
Présentation de Bob Mendes. Meester in misdaad (2005). De gauche à droite: Jenny Mendes, Pruts Lantsoght, Luc Neuhuys, Henri-Floris Jespers, Bob Mendes, Frank van den Auwelant, Axel Daeseleire.
Bob MENDES, La force du feu, Avin, Éditions Luce Wilquin, 2002, 473 p., 24 €. ISBN 2-88253-163-X
Bob MENDES, Les diamants du sang, Avin, Éditions Luce Wilquin, 2004, 376 p., 22 €. ISBN 2-88253-248-2
Henri-Floris JESPERS, Bob Mendes.Meester in Misdaad, Antwerpen, Manteau, 2005, 119 p., 9,95 €.ISBN 90 223 1913 X
www.mendes.be