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7 septembre 2010 2 07 /09 /septembre /2010 08:52

La collaboration de Paul van Ostaijen à la galerie La Vierge Poupine fut de courte durée. La chronique du mois de mars de la revue Sélection annonce laconiquement : « La Vierge Poupine, dirigée par MM. Van Bruaene et Van Ostaijen, disparaît.”

*

Le samedi 20 mars, Sélectionun dîner intime réunit à la Taverne Wagner à Anvers, les membres du groupe Sélection, ses collaborateurs et ses amis, pour célébrer ses cinq années d’existence et pour fêter Fritz van den Berghe dont s’était ouverte, le même jour, l’exposition d’ensemble de son œuvre, au Cercle Artistique d’Anvers. Van Bruaene participe au banquet ; Van Ostaijen se fait excuser.

Les circonstances exactes qui mirent fin à la collaboration de Van Bruaene et Van Ostaijen ne sont pas élucidées. La livraison d’avril 1926 de Sélectionannonce :

La Vierge poupine’ dont nous signalions la fermeture rue de Namur, 70, s’est réinstallé ailleurs : avenue Louise, 32. Elle sera donc la voisine du ‘Centaure’, qui va également s’établir à l’avenue Louise, au numéro 62. La nouvelle ‘Vierge poupine’ est dirigée par MM. Geert van Bruaene et Camille Goemans.

Le 6 mai 1926, Van Ostaijen annonce à Stuckenberg qu’il n’est plus « directeur » depuis le 1eravril. Il a abandonné le commerce d’art bruxellois. Comme auparavant, il traitera donc ses affaires selon la terminologie parisienne « en chambre ». « Cela ne va pas bien, - trop bien pour aller vraiment au diable. Et trop mal pour en vivre. » À la clôture de leur partenariat, Van Bruaene devait 1.500 francs à Van Ostaijen, montant qu’il règlera par trois chèques de 500 francs, échelonnés sur trois mois, adressés à l’avocat de son ancien associé.

*

Marthe Donas (1885-1967) sera le premier peintre à occuper la nouvelle cimaise. Son exposition est annoncée dans Het Laatste Nieuws du 17 avril et figurera dans la rubrique ‘Waarheen vandaag ?’ du journal jusqu’à et y compris le 28 avril. De nos jours peu connue du grand public, l’importance de l’œuvre de Marthe Donas (qui signait également Tour Donas ou Tour d’Onasky) ne saurait être surestimée. Cette anversoise issue de la bonne bourgeoisie francophone séjourne en France de 1917 à 1920. Membre de la « Section d’Or » qui regroupe les peintres postcubistes Théo van Doesburg (1883-1931), Albert Gleizes (1881-1953), Nathalia Gontcharova (1881-1962), Fernand Léger (1881-1955), Léopold Survage (1879-1968) et le sculpteur Archipenko (1887-1964), elle participe aux expositions collective de Londres, Paris Bruxelles et Rome ; elle expose à la galerie berlinois Der Sturm du légendaire marchand d’art Herwart Walden, qui lui achète trente-cinq toiles. Marcel Duchamp et Katherine Dreier (1877-1952) l’introduisent aux Etats-Unis. Elle exposera pour la première fois en Belgique en 1920, à la galerie Sélection dirigée par André de Ridder et Paul-Gustave van Hecke.

*

Dans le prochain Bulletin de la Fondation Ça ira, qui paraîtra dans quelques semaines pour la première fois en volume, l'accent sera mis sur deux peintres anversois trop souvent négligés, Marthe Donas et Jules Schmalzigaug.

*

Les éditions Connexion et l’asbl Le petit gérard organisent une séance de dédicace avec Henri-Floris Jespers, à l'occasion de la parution de son livre sur Gérard van Bruaene (Courtrai 23 juin 1891 – Bruxelles 22 juillet 1964). Rendez-vous le mercredi 15 septembre 2010 à la Fleur en papier doré, 55 rue des Alexiens à 1000 Bruxelles, à 18h.

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La Fleur en Papier doré constitue un des rares lieux de mémoire dont le capital symbolique peut être tout aussi bien revendiqué par les avant-gardes littéraires que picturales, qu’elles soient francophones ou néerlandophones, sans oublier ce moment de cristallisation internationale que fut Cobra.

*

Dans la foulée de Gerrit Borgers et de Rik Sauwen, Henri-Floris Jespers, assisté de Robin de Salle (en qualité de documentaliste), a entrepris des recherches sur ce café artistique et sur son fondateur Geert van Bruaene . Comme le souligne Henri-Floris Jespers: « Il est difficile de trouver des informations précises sur Geert van Bruaene et ses entreprises diverses. Compagnon de route des surréalistes bruxellois et de Cobra, auréolé de ses relations avec des icônes artistiques incontournables, de Paul van Ostaijen et René Magritte à Dubuffet et Hugo Claus, il était inévitable qu’une légende se fût créée autour de ce personnage truculent.»

Synthétiser, confronter et critiquer les documents et témoignages souvent contradictoires, telle fut la tâche auquel s’est attelée avec brio l’essayiste Henri-Floris Jespers. Cette étude, qui se présente comme un dossier provisoire, permet de faire le point sur de nombreuses questions : l’arrivée de van Bruaene à Bruxelles, la chronologie des expositions d’avant-garde (cabinet Maldoror, la Vierge Poupine, au Diable par la Queue) et de ses cafés « brollewinkel ».

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31 juillet 2010 6 31 /07 /juillet /2010 22:40

WOUT.jpgLa Verbeke Foundation organise du 20 août au 31 octobre 2010 une grande rétrospective Wout Hoeboer à l'occasion du centenaire de la naissance de l'artiste.

Né à Rotterdam en 1910 et décédé à Bruxelles en 1983, Wout Hoeboer prit part à plusieurs courants artistiques majeurs du XXe siècle : dadaïsme, surréalisme, Cobra, Arte Nucleare. Libre penseur, il élabora au cours de sa carrière un œuvre exceptionnel dont l'accrochage révélera l'ampleur et l'originalité.

Le passage progressif de la figuration à l'abstraction constitue le fil conducteur de l'exposition Wout Hoeboer. Plusieurs dizaines de collages et d'assemblages documentent l'indépendance intellectuelle et l'âme dadaïste de l'artiste. Ils seront confrontés à des collages de ses contemporains issues de la collection de la Verbeke Foundation.

L'exposition présente également un panorama inédit de l'activité de graveur de Wout Hoeboer, depuis les bois gravés des années 1930 aux lithographies des années 1970 en passant par les linos des années 1940-50. L'accent sera alors porté sur ses projets graphiques d'illustration. Hoeboer fut en effet l'ami de nombreux poètes (Dotremont, Broodthaers, Koenig...) et prit part à la publication de diverses revues (Phantomas, De Tafelronde, ...)

L'exposition illustre enfin le rapport de Wout Hoeboer au théâtre, à la photograhie et au cinéma. Ses nombreux contacts avec la scène artistique belge francophone lui valurent d'être impliqué dans la réalisation de divers projets photographiques et cinématographiques. Il participa ainsi en 1959 au très controversiel court-métrage L'imitation du cinéma de Marcel Mariën.

Verbeke Foundation

Ouverte depuis le 1er juin 2007 par les collectionneurs Geert et Carla Verbeke, la Verbeke Foundation constitue un centre d'art unique où s'unissent nature, culture et écologie. Ses espaces abritent une impressionnante collection d'art moderne et contemporain et offrent à de jeunes artistes la chance de développer de nouvelles œuvres.

*

Vernissage: vendredi 20 août 2010, 18h00.

Heures d'ouverture: du jeudi au dimanche inclus, de 11h00 à 18h00. Aussi le mardi et le mercredi pour les groupes (sur rdv).

Tarifs:

Normal: 8 €.

Réduction: 6 €.

Gratuit: – 16 avec parents.

Contact

Westakker, B 9190 Kemzeke (Stekene)

info@verbekefoundation.com

www.verbekefoundation.com

 

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31 juillet 2010 6 31 /07 /juillet /2010 15:33

Je-cesse-enfin.jpg

Évoquant la fin des années quarante, période noire s’il en fût dans son existence, Paul Neuhuys (1897-1984) notera :

Poète crotté, je ne me sentais plus à l’aise qu’avec des copains comme le petit Gérard qui, souvent, m’était venu discrètement en aide en me disant : « Que veux-tu, mon pauvre vieux, notre pays se girouettise en pissotière à pignoufs ».1

Il est en correspondance avec Van Bruaene, qu’il connaissait depuis l’époque du Cabinet Maldoror. Il y est question de dépôt de livres, d’une gouache de Magritte, d’un pastel de Picasso et de deux petits Jan Cox (1919-1981). Bruaene déplore qu’il « ne puisse venir jusqu’ici » pour voir l’exposition Beeldens, qui « fait l’excellence de la peinture-peinture ».

C’est en 1949 que le peintre naïf bruxellois Albert Beeldens (1902-1962) brosse le portrait de Bruaene.2Ancien vitrier, il avait obtenu en 1935, tout comme Bruaene, le grand prix de l’Art populaire. Il participera à la troisième exposition triennale d’Art naïf de Bratislava (1966) et à l’Exposition internationale des peintres naïfs de Lugano (1973).

Pour l’inauguration de sa nouvelle boutique, Le Diable par la queue, Van Bruaene organise du samedi 17 au mercredi 28 décembre 1949 une exposition de dessins et de peintures de son ami Jean Dubuffet (1901-1985), dont les œuvres avaient déjà été exposées à Paris et, en 1947, à New York. Témoignent de cette exposition, une belle affiche-invitation tirée en photolithographie, ainsi qu’un catalogue de huit pages calligraphiées, avec trois lithographies de Dubuffet. Baptisé « mémorial », ce catalogue mentionne explicitement que l’exposition a été organisée pour l’inauguration de la « nouvelle boutique » de van Bruaene, Le Diable par la queue. Jan Walravens rapportera que les peintures de Dubuffet se vendaient à 8.000 F.3

Dans La Nation belge, Charles Bernard rapprochera Dubuffet de Klee, puis de Picasso et constate que l’artiste aboutit néanmoins à une création singulière, qui doit beaucoup à son manque d’intérêt pour les questions esthétiques.4

*

Le Diable par la queue était situé au 12, rue de l’Homme-Chrétien ou Kerstenmannekenstraat à Bruxelles (aujourd’hui entièrement occupée par l’hôtel Royal Windsor),

une rue triste et abandonnée – près de la place Saint-Jean, à l’enseigne : « Gezottenvanapaiponmettegève ».5

La boutique sera rapidement rebaptisée L’agneau moustique. Une carte de visite signale : « Expositions. Local offert gracieusement ». Et sur la vitrine on peut lire : « Consignation ». Ban Bruaene y fera œuvre de pionnier en exposant des peintres congolais (entre autres les précurseurs Lubaki et Djilatendo).

Henri-Floris JESPERS


Les éditions Connexion et l’asbl Le petit gérard organisent une séance de dédicace avec Henri-Floris Jespers, à l'occasion de la parution de son livre sur Gérard van Bruaene (Courtrai 23 juin 1891 – Bruxelles 22 juillet 1964). Rendez-vous le mercredi 15 septembre 2010 à la Fleur en papier doré, 55 rue des Alexiens à 1000 Bruxelles, à 18h.


cover livre vb 001

Henri-Floris JESPERS, Gérard van Bruaene, Bruxelles, éd. Connexion, 2010, 74 pages, 8 €. Envoi postal: 10 €, frais de port compris.

Éditions Connexion, 72 rue du Nord, 1000 Bruxelles

revueconnexion@yahoo.fr

0486 22 06 43

numéro de compte : 001-3244284-01

pour les virements de l'étranger:

BIC GEBABEBB

IBAN BE43 0013 2442 8401

 

1 Paul NEUHUYS, Mémoires à dada, Bruxelles, Le Cri, 1996, p. 115.

2 Collection privée, Bruxelles.

3 Jan WALRAVENS, Jan Biorix, Brugge, De Galge, 1964, p. 201.

4 Charles BERNARD, "Nous avons déjà conduit le lecteur à l'enseigne du Diable par la queue..." in La Nation

Belge, Bruxelles, 27 décembre 1949.

5 Translittération d’amateur du bruxellois: « Ge zaadt ervan a paip on Mette geive » : on en crèverait. Avec mes remerciements à Herman J. Claeys.

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16 mai 2010 7 16 /05 /mai /2010 04:38

revolutionsuisse.jpg

ERRO, La révolution suisse (1965)

Ce n'est certes pas la première fois qu'Erró expose à Bruxelles. Il participa à l'exposition 'le rendez-vous des amis 1976' chez Fred Lanzenberg, galerie créée en 1966 sous l'appellation Rive Gauche avec le soutien d'Ileana Sonnabend (1907-1999), présentant des artistes Pop, tels que Andy Warhol, Roy Lichtenstein et Tom Wesselman et, dans la foulée, les Nouveaux Réalistes César, Niki de Saint Phalle et Martial Raysse. Ensuite, ce furent des expositions individuelles à la galerie Le Miroir d'Encre (1983; 1988) et, enfin, en 1995 au Salon d'art ('Quoi de neuf, docteur?').

*

'Horti-culte': tel est le titre du poème de Théodore Koenig dédié à Érro, repris dans le recueil La métamorose (Bruxelles, Phantomas, 1980):


L'inspiration érectile toujours

peut être souple ou drue indifféremment


Nos desseins rejoignent les questions qui se posent

lorsque la passion de la minutie

pousse au sublime tant de miettes rassemblées

dans un univers de complexité


Cueillie dans le jardin dédale des pensées engourdies

la fleur dénommée vois-tu clair croît à l'heure où les

daltoniens apprennent qu'il ne fera jamais plus noir


Que sont donc ainsi les d'ores et déjà

les cela-y-serait-ce

les qu'est-ce donc

opposés aux forces laconiques

du oui

ou

du non

survenus au moment où la mort


Ce ciseau millénaire interrompt

toute pensée discursive

tout état corporel

toute naïveté de contemplation

 

Écrit à Voze di Noli, le 12 juillet 1977, ce poème fit fonction de préface dans le catalogue (“d'un luxe raffiné”, dixit Koenig) de l'exposition chez Regisartcontemporanea à Finale-Ligure de '20 personnaggi', de grands collages par Erro, dont le vernissage eut lieu le 30 juillet.

Ce n'est certes pas le texte le plus percutant de Théodore Koenig, mais il témoigne de son amitié pour Érro, qu'il fréquenta dès le début des années soixante et dont il conservera quelques œuvres marquantes. Il évoquera sa première visite, en 1966, à l'atelier du peintre:

Au 12 de la rue de Bucy, il conçoit et entasse des trésors d'imagination dans une mansarde-atelier où défilent, sous nos yeux, en manifestation acryliques la démesure encyclopédique de son art. Un peu comme dans la visite à l'atelier de Manet, ce n'est pas le modèle qui manque. Nous voilà bientôt, nous adonnant à toute sorte d'exercices, clignant des yeux, nous servant de nos mains en guise de cache, invoquant Dürer, les problèmes du daltonien et ceux, infiniment insondables de la critique irrecevable aux veines vides qui parle d'art sans palper ni sentir, fixant un intérêt par contumace, sur reproductions, accrochant à son mur les pires croûtes ascentionnelles...

*

Poète injustement enterré, Théodore Koenig (1922-1996) demeure toutefois incontournable en sa qualité d'animateur de la revue Phantomas, dont la livraison sur la 'Belgique sauvage' fit époque.

L'influence de Koenig sur le surréalisme et la littérature québécoise est moins connue.

Ingénieur chimiste spécialisé dans les cuirs venu exercer son métier dans les tanneries de Montréal, Koenig eut une influence certaine sur le surréalisme au Canada français. Ami d'Alechinsky, Koenig est le collaborateur officiel pour le Canada de la revue du mouvement Cobra, où se regroupent les surréaliste-révolutionnaires. Il collabore dès le premier numéro à la revue Cobra, dans lequel se trouve encarté le 'Cinémasurréalistefeste', signé: “Le Groupe surréaliste-révolutionnaire, ses amis, ses voisins”. La même année, le jeune écrivain, peintre et graveur québécois Roland Giguère (1929-2003) fonda les éditions Erta.

Koenig y publie ses premiers recueils en tirage extrêmement limité: Decante (1950), Clefs neuves (1950), Le poème mobile (1951) et Le Jardin zoologique écrit en mer (1954). De 1954 à 1963, Roland Giguère séjourne à Paris, où il participe aux activités du groupe 'Phases' et du mouvement surréaliste.

Henri-Floris JESPERS

(à suivre)


Orientations bibliographiques:

André-G. BOURASSA, Surréalisme et littérature québécoise, éditions L'Étincelle, Montréal, 1977.

Théodore KOENIG, Histoire de la Peinture chez Phantomas, Bruxelles, Éditions Lebeer-Hossmann, 1990.


www.lesalondart.be

http://caira.over-blog.com/article-erro-a-paris-et-a-bruxelles-50-ans-de-collages-

 

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13 mai 2010 4 13 /05 /mai /2010 01:27

erro-portrett2.jpg

Le Centre Pompidou présente jusqu'au 24 mai une rétrospective des collages de l’artiste islandais, première présentation muséale consacrée uniquement à l’œuvre découpée et collée d'Erró. Membre éminent depuis 1964 du groupe 'figuration narrative', Erró utilise le collage pour exercer un regard critique, ironique et humoristique sur la société de consommation, la politique, le sexe, la guerre ou l’histoire de l’art.

Les collages d'Erró, datant de 1958 pour les plus anciens jusqu'aux plus contemporains, puisent à des sources variées, principalement dans la presse. Erró allie, notamment dans sa série des méca-make-up, des visages de mannequins découpés dans des titres féminins à des éléments mécaniques tels des objectifs d'appareils-photo ou des carrosseries de voitures. Des « comics » américains ou des images de propagande chinoise, russe ou cubaine voisinent avec des reproductions de la peinture classique, des revues scientifiques ou encore des images publicitaires. 

Favorisant les chocs visuels et mêlant les temporalités et les espaces, les créations d'Erró sont cocasses, troublantes, empreintes d'humour et de dérision. Éminemment politique et critique, son œuvre dénonce la guerre (de celle du Vietnam à l'invasion américaine en Irak), les pouvoirs totalitaires ou la consommation de masse. La conquête spatiale lui inspire aussi de nombreux collages où des cosmonautes côtoient des odalisques d'Ingres.

*

Errosalon.jpg

Après avoir exposé des peintures, des pastels et des estampes d'Antonio Seguí, lui aussi membre de la 'figuration narrative' (voir le blog du 26 février*), le salon d'art présente des collages (1958-2008) & plaques émaillées d'Erró.

Ce n'est pas sans un humour certain que Jean Marchetti a choisi le collage datant de 1958 qui illustre l'invitation à cette exposition (reproduit ici) qui reprend également un texte de l'artiste.

Je suis toujours à l'affût d'images, de documentation, de revues, de catalogues et de dictionnaires illustrés. J'ai besoin de matériel efficace et, au cours de mes voyages, je fouille partout chez les soldeurs de livres, dans les kiosques. J'accumule une quantité énorme de matériel et, lorsque j'ai réuni beaucoup d'images se rapportant à un thème, c'est signe de commencer une série. Le processus consiste ensuite à sélectionner les images, à les “marier” ensemble pour en faire des collages, puis des tableaux.

Il y a des sortes de lois qui permettent à des séries d'exister dès l'instant où elles en ont trouvé d'autres pour fonctionner picturalement. Je cherche ainsi, parfois longuement, le ou les documents qui vont donner vie à des images stockées. Pour que le mariage puisse se faire entre documents, il faut que je sente la possibilité d'une tension commune. Parfois leur accord tient à la force de leur affrontement.

Afin d'être habité par le sentiment que “tout peut arriver”, je m'efforce de me trouver dans une totale disponibilité technique et mentale. La peinture représente pour moi une sorte de voyage à travers les formes, les espaces, les styles et non la défense d'un territoire formel précis.

Face aux images collectionnées (tableaux de Van Eyck ou de Picasso, photographies, bandes dessinées) se manifeste un irrespect tendre. D'ailleurs, la vraie tendresse s'accompagne peut-être toujours d'un certain irrespect. Elle ne supporte pas la vénération et une attitude trop distante.

Il me semble que je suis comme une sorte de chroniqueur, de reporter, dans une énorme agence qui rassemblerait toutes les images du monde, et que je suis là pour en faire la synthèse. Mais, à y bien réfléchir, est-ce que Rubens travaillait autrement? Il avait amassé à Rome un énorme matériel documentaire et il avait un nombre incroyable d'assistants. C'est un peu pareil, à cette différence près que, pour moi, tous les jours, des centaines de photographes, dessinateurs, éditeurs et autres jouent le rôle d'assistants.

*

Un prochain blog (décidément, je préfère l'orhographe préconisée au Québec: blogue, mais je respecterai la convention, imposée subrepticement par la langue de l'Empire) sera consacré à l'œuvre d'Erró. (HFJ)

Centre Pompidou, jusqu'au le 24 mai.

Salon d'art , jusqu'au 17 juillet.

Rue de l'Hôtel des Monnaies, 81, 1060 Bruxelles.

Salon ouvert du mardi au vendredi de 14 à 18h30. Le samedi de 9h30 à 12h et de 14h à 18h.

www.lesalondart.be

(*) http://caira.over-blog.com/article-le-salon-d-art-antonio-segui-chroniqueur-sarcastique-de-b-madoff-45686310.html

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21 avril 2010 3 21 /04 /avril /2010 15:46

 

À l'occasion de la Présidence espagnole du Conseil européen, le film culte de Louis Buñuel, El Angel Exterminador, sert de fil conducteur à un projet d'art contemporain sans précédent. Près de trente artistes parmi les plus marquants de la scène ibérique actuelle livrent leur propre vision de la claustrophobie, dans un espace confiné, presque oppressant...

En écho, cinq performances inédites qui sondent l'enfermement, mais aussi un étonnant “spectacle d'architecture”, une carte-blanche offerte à un réalisateur, sans oublier bien entendu la projection du film de Buñuel.

*

Allégorie du film éponyme de Luis Buñuel, l'exposition El Angel Exterminador explore l'ambivalence entre le besoin viscéral d'évasion et le désir tout aussi enfoui de s'isoler. Mais lorsque la claustrophobie s'installer, surgit alors la nécessité de s'adapter, l'urgence même d'apprendre à vivre avec des contraintes aliénantes. À travers peintures, scuptures, photographies, vidéos et installations, vingt-sept artistes espagnols d'aujourd'hui mettent en scène la notion de “limite”. Un véritable tableau vivant dont il faut bien s'échapper.

*

Un soir, après l'opéra, un groupe de notables de Mexico sont conviés dans la luxueuse demeure de l'un d'eux. Après le dîner, ils s'installent tous dans le salon et, pour une raison inexpliquée, ne parviennent plus à en sortir...”

Luis Buñuel

*

La première manifestation aura lieu le 29 avril à 20h30. Dans Buñuel, en guerra, performance-conférence inédite fruit de longues recherches, Paco Cao passe en revue la vie de Buñuel, s'attardant sur son passage éclair au MoMa (New York), et les repérages qu'il aurait entrepris à Bruxelles pour El Angel.


Palais des Beaux-arts Bruxelles

Entrée: rue Ravenstein 23, 1000 Bruxelles.

Mardi-dimanche de 10 à 18 h.

Tickets, réductions etc. : voir www.bozar.be

 

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30 mars 2010 2 30 /03 /mars /2010 16:38

Le travail d'Emanuele Benedetti (°Trente, 1978) traite souvent de la nature humaine et de sa relation avec la vie sociale, politique et anthropologique. La vidéo, la photographie, l'installation et la performance constituent les moyens d'expression qu'il privilégie. Ses projets sont constitués de plusieurs pièces ayant déjà en soi une propre signification mais qui, formant un tout, deviennent les maillons d'un ensemble plus complexe.

BenedettiTapis.jpg

Bien que Benedetti développe souvent une approche de type pour ainsi dire conceptuel, ses travaux n'en sont pas moins relativement directs, caustiques et ironiques. Il se déclare fasciné par le mouvement du “micro au macro” qui mène au paradoxe et au conflit. C'est qu'il s'agit de réfléchir sur la relation entre l'individu et le contexte, entre la nature humaine et les structures, qu'elles soient publiques ou privées.

Emanuele Benedetti participe à l'exposition “Luc Fierens & Réseau/Rete”.

EXIT11

Château de Petit-Leez

rue de Petit-Leez 129

B 5031 Grand-Leez

www.exit11.be

Du 11 avril au 27 juin. Samedi et dimanche de 10h à 18h ou sur rendez-vous du lundi au vendredi. Vernissage le dimanche 11 avril à partir de 15h.

http://www.yicca.it/files/Emanuele%20Benedetti.pdf

 

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29 mars 2010 1 29 /03 /mars /2010 23:02

Dans son travail, Sara Giordani (°Rovereto, 1977) mêle habilement la photographie et la peinture. Il découle de ses collages un mélange informel où la figuration s'efface pour ne plus laisser place qu'à une légère empreinte représentative de la mémoire de l'artiste.

Elle déclare sans ambages: "L'artista si sa, è figura inutile; è colui che porta l'utopia, il desiderio, il sogno, la beffa, il gioco, è un errore sociale".

Giordani1.jpg

Sara Giordani participe à l'exposition “Luc Fierens & Réseau/Rete”.

EXIT11

Château de Petit-Leez

rue de Petit-Leez 129

B 5031 Grand-Leez

www.exit11.be

Du 11 avril au 27 juin. Samedi et dimanche de 10h à 18h ou sur rendez-vous du lundi au vendredi. Vernissage le dimanche 11 avril à partir de 15h.

www.saragiordani.it

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28 mars 2010 7 28 /03 /mars /2010 20:29

Artiste, galeriste et agitateur, Sarenco (Brescia, 1945) vit et travaille à Salo (Italie) et Malindi (Kenya). Pionier de la “poesia visiva”, il collabore à la revue anversoise De Tafelronde, animée par Paul de Vree (1909-1982) avec qui il se lie d'amitié. Sarenco et De Vree lancent en 1971 la revue Lotta Poetica (juin 1971 – juin 1975, 47 livraisons) et publient en 1977 les trois numéros de Factotum-art. Après le décès de De Vree, il dirige la seconde série de Lotta Poetica.

Sarenco.jpgSarenco: Douleur africaine (African dollar)

Dans les années '90 il ouvre à Malindi une galerie d'art où il expose de jeunes artistes africains. Il participe en 2001 à la Biennale de Venise.

Sarenco participe à l'exposition “Luc Fierens & Réseau/Rete”.

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rue de Petit-Leez 129

B 5031 Grand-Leez

www.exit11.be

Du 11 avril au 27 juin. Samedi et dimanche de 10h à 18h ou sur rendez-vous du lundi au vendredi. Vernissage le dimanche 11 avril à partir de 15h.

Cf. les blogs consacrés à la Poesia visiva et à Lotta Poetica:

http://caira.over-blog.com/article-gierik-nvt-poesie-concrete-visuelle-sonore-

http://mededelingen.over-blog.com/article-35043052.html

 

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26 mars 2010 5 26 /03 /mars /2010 21:58

Featuring” est un nouveau cycle d'expositions de la galerie exit11 qui donnera la possibilité à un artiste d'en inviter d'autres, choisis dans son réseau suivant des critères plastiques, philosophiques ou autres.

Le coup d'envoi de ce cycle sera donné par Luc Fierens avec, pour invités, six artistes italiens affichant tous une certaine affinité pour la communication et le rapport entre le mot et l'image dans l'art contemporain: Sarenco, Linda Pelati, Sara Giordani, Veronica Bellei, Angelo Ricciardi, Emmanuele Benedetti.

BookAbout.jpg

A Book About Death

A Book About Death est également à l'affiche, un projet de collaboration de l'artiste américain Matthew Rose pour la fondation Emily Harvey à New York où l'exposition originale a eu lieu en septembre 2009. Environ 500 artistes ont envoyé 500 travaux sous forme de cartes postales afin de créer un livre “non relié” sur le thème de la mort. Ce projet est avant tout un hommage à Ray Johnson, père spirituel du mail-art, qui mit fin à ses jours en 1995 et à Emily Harvey, légendaire galeriste défendant le mouvement fluxus à New York et Venise, décédée en 2004. Ce projet collectif est une exposition itinérante, sans cesse nourri par ses participants. L'exposition était récemment hébergée au Mobe de São Paulo et la collection complète des cartes postales fait partie de la collection permanente du MoMa à New York. Parmi les participants belges, on retrouve notamment Luc Fierens.

*

L'exposition “Luc Fierens & Réseau/Rete” (11 avril – 27 juin) est accessible le samedi et le dimanche de 10h à 18h ou sur rendez-vous du lundi au vendredi. Vernissage le dimanche 11 avril à partir de 15h.

À partir de demain nous présenterons ici les participants à cette remarquable exposition.

EXIT11

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À consulter sur ce blog à propos de Luc Fierens:


http://caira.over-blog.com/article-36245865.html

http://caira.over-blog.com/article-gierik-nvt-poesie-concrete-visuelle-sonore-

http://caira.over-blog.com/article-21840420.html

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