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20 avril 2011 3 20 /04 /avril /2011 09:40

 

À l'occasion de la parution de ma traduction néerlandaise d'un choix de poèmes de Paul Neuhuys (Dada ! Dada ? Gedichten 1920-1977, Antwerpen, Jef Meert, 2000, 173 p.), Luc Neuhuys a souligné à juste titre:

Dans sa postface, le traducteur nous confie le choc qu'il ressentit le jour où il lut pour la première fois, il y a quarante ans, Le Canari et la cerise et Le Zèbre handicapé, les deux recueils du début des années vingt; ce fut le choc de la reconnaissance : sensualité et autoportrait; et c'est ce souvenir de jeunesse qui l'aurait inconsciemment guidé dans son choix des poèmes. Pour ma part, je discerne un autre fil conducteur : du « spleen clown du dandy » avec son rire « qui claque comme un drapeau mouillé” (dans Le Canari et la cerise) jusqu'au « chant tant triste du désenchantement » (dans Octavie, le recueil de ses quatre-vingts ans) son choix nous révèle le poète qui, sous ses éclats de rire, avec pudeur une tristesse immense, la tristesse de voir comme tourne le monde et comme tourne la vie

et le tourment d'avoir aimé

tant pour de bon que pour de rire

le monde entier.

Le Canari et la cerise fut particulièrement apprécié par Franz Hellens (qui n'est plus lu aujourd'hui, mais qui fut amplement louangé par entre autres Nabokov, Vercors, Jouhandeau, Soupault, Mandiargues, Yourcenar, Vicente Aleixandre et Léopold Sédar Senghor); par Pascal Pia ( Satrape du Collège de 'Pataphysique, ignoré du grand public, correspondant de Ça ira! à Paris, personnage protéen et attachant s'il en est) et par Alain Bosquet (Anatole Bisk, éditeur et critique influent qui, jeune étudiant, ne connut Neuhuys qu'à la fin des années trente).

Henri-Floris JESPERS

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