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8 août 2011 1 08 /08 /août /2011 03:28

 

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L'Année Poétique Belge (Bruxelles, La Renaissance du Livre, 1924) réunit plus de quatre-vingt poètes. La préface de la comtesse de Noailles est précédée d'une « note de l'éditeur » dans laquelle il souligne qu'il s'interdit a priori de prendre parti « entre les écoles ».

Nous étant arrêtés à ce parti, nous nous sommes entendus avec plusieurs écrivains, jugés représentatifs du mouvement poétique belge, ou signalés à ce mouvement par leur zèle à l'encourager de façon directe, et MM. Théo Fleischman, Herman Frenay-Cid, Willy Koninckx et Emile Lecomte, ont consenti à nous donner leur collaboration avec un dévouement et un désintéressement que nous ne pouvons trop louer. Ils ont recueilli presque toutes les adhésions utiles; puis, après un triage, aussi indispensable qu'il était délicat, des manuscrits qui leur furent envoyés, ils nous remirent le texte du présent volume. Il ne pouvait avoir passé par des mains plus expertes que les leurs.

Anna de Noailles, « la plus illustre poétesse du temps », souligne qu'il s'agit d'une anthologie « où de tout jeunes gens ont vu leur œuvres accueillies avec sagacité, parmi les strophes ou les versets de leurs aînés glorieux ». Il lui est impossible de reprocher aux « artisans adroits et délicieux » de L'Année poétique belge « de s'être évadés des nobles lois de la prosodie ».

Et je voudrais pouvoir répliquer que, pour ma part, le rythme et la rime me semblent indispensables ; qu'un poème naît en moi avec l'aisance même de ses rigueurs ; qu'un alexandrin à lui seul me fait pressentir dans sa beauté le frémissement du compagnon qui va le suivre ; que je voudrais qu'il y eût, toujours bien différents l'un de l'autre, le vers et la prose ; mais j'avoue que les pages poétiques des jeunes chanteurs belges me convertissent.

*

Une foultitude de poètes ? Certes. Et quant est-il de ces « adhésions utiles » qui ne purent être recueillies ; et du triage « indispensable et délicat »... ?

Quoi qu'il en soit, cette anthologie constitue une « tranche de vie », un document représentatif qui nous permet d'embrasser d'un coup d'œil le paysage poétique extrêmement varié en cette Belgique de l'an de grâce 1924. Oui, bien sûr, que de « noms illustres » tombés dans l'oubli, que de gloires éphémères effacées, que d'espérances déçues...!

Une leçon d'humilité et de relativité. Bien oubliés également, Wladislas Reymont, prix Nobel 1924, ou Thierry Sandre, prix Goncourt 1924...

*

Les auteurs du florilège n'ignorèrent point les poètes « modernistes » : Paul Neuhuys y figure, à côté de Léon Chenoy, de Robert Goffin et de Georges Linze.

Henri-Floris JESPERS

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