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6 août 2011 6 06 /08 /août /2011 01:56

En 1940, Anatole Bisque (1919-1998), Russe émigré en Belgique, fait ses études à l'Université Libre de Bruxelles. Il compose et préface une Anthologie de poèmes inédits de Belgique, qui paraît en mars (Pylone, Bruxelles). Paul Neuhuys y figure.


BosqueNeuhuys.jpg

Quarante ans plus tard, Anatole Bisque, devenu Alain Bosquet, compose et préface un florilège de poèmes de Neuhuys, Le pot-au-feu mongol, paru chez Pierre Belfond dans la collection « Lignes » dont tous les volumes furent choisis conjointement et unanimement par Alain Bosquet, Jean-Claude Renard (1922-2002) et Robert Sabatier (°1923). Bousquet affirme que ce livre est né de l'admiration éprouvée à la lecture du recueil Octavie (1977) de Neuhuys : « Dans le domaine de la nostalgie sous cape, qu'a-t-on écrit de plus poignant et de plus gifleur depuis Apollinaire ? »

Dans sa préface, Bosquet évoque ce qu'il estime la particularité de l'esprit dada en Belgique :

Il faudra dire un jour […] l'importance de l'action menée par Paul Neuhuys à la revue et aux éditions Ça Ira […]. C'est à cette époque, dans les trois ou quatre années qui suivirent la victoire de 18, que Paul Neuhuys contribue à donner à l'avant-garde de Belgique son goût et son parfum inimitable. L'un de ses chefs-d'œuvre, Le canari et la cerise, participe du même esprit. Comment le définir ? Paul Neuhuys recueille sans doute les échos du dadaïsme ; celui-ci, en pays flamand – on peut dire aussi, dans l'atmosphère hanséatique –, ne saurait hériter du nihilisme roumain de Tzara, ni de la tendance à l'Apocalypse des expressionnistes allemands. Il leur préfère l'absurde, notion qui ne sera à la mode que quinze ans plus tard, et il l'imprègne d'une vieille tradition flamande, qui est la satire, héritée aussi bien de Peter Breughel que de Charles de Coster. Il faut se moquer avec rage et douceur à la fois ; il ne faut pas détruire pour autant, la force de vie étant irremplaçable.

Les débuts de Neuhuys furent mentionnés ici à maintes reprises. Nous verrons qu'ils n'échappèrent pas à l'attention des anthologistes de l'époque...

Henri-Floris JESPERS

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